(à mes proches de cette période et d’après :
Cécilia, Centre de Thun, Emmanuelle , Gabriel, Laurence, Olga, Jean-Jacques, Maurice, Michel Loustalot, Soheila, Dr VachonFrance, Vania, Vie Libre)
Quelques jours. C’était ce qu’il me restait à vivre il y a vingt ans. Tout au plus comptait-on encore en semaines, mais le mois était une échéance devenue déjà trop éloignée. Je l’ai su plus tard. Par mes amis de Vie Libre de Montreuil. Eux seuls ont gardé l’espoir que l’adage « qui a bu boira » n’était pas une vérité inéluctable.
Vingt ans. Vingt ans que je ne bois plus.
Vingt ans que je ne me déplace plus avec une bouteille de scotch cachée avec moi, comme une locomotive à vapeur traînant immanquablement son chariot plein de charbon. Vingt ans que, comme la locomotive, je n’ai plus besoin de charger en permanence ; l’arrêt signifiant la mort. Vingt ans que je distingue la nuit du jour, vingt ans que je n’ai plus à me réveiller pour charger la bête au milieu du sommeil et continuer ainsi la survie. Vingt ans que je ne passe plus la majeure partie de mon temps éveillé à m’approvisionner par tous les moyens et à planquer ce que j’ai trouvé.
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